Art romantique
Durant le XIXe se succèdent et parfois se côtoient différents styles. Il y a l'académisme, art [trop?] officiel. Mais dans un contexte de tensions politiques et sociales, la remise en cause de l'ordre établi s'exprime aussi dans les arts. Certains rejettent un art idéalisé représentant des héros et veulent du réalisme montrant la vie quotidienne des gens ordinaires. De plus il y a l'éternelle querelle entre la raison et la passion. Enfin, il y a un mouvement de nostalgie du passé (Moyen Âge, Renaissance). Les différents styles traduisent ces préoccuppations.
Romantisme fin XVIIIe à fin XIXe. À l'origine, le mot «romantisme» est un mouvement littéraire. Il se réfère aux romans du Moyen Âge (troubadours, chevalerie, christianisme) par opposition aux classiques (Antiquité païenne). Le mouvement part de l'Allemagne et de l'Angleterre. Le romantisme marque une rupture nette par rapport à la période classique, au niveau de la forme et de l'esprit. C'est le règne du «je», de l'exaltation, de la sensibilité et de la rêverie. Les romantiques rejettent le rationnalisme et ses règles, estimant qu'elles brident leur sensibilité et qu'elles sont un frein à leur inspiration (génie). Au règne de la raison succède celui de la passion.
Thèmes :
- les ruines, l'étrange et le mysticisme (Caspar David Friedrich, William Blake)
- la bizarrerie, la folie (Théodore Géricault (1791-1824), Francesco Goya)
- le mouvement, le déséquilibre, la tension (Eugène Delacroix (1798-1863))
- le ressenti et l'émotion
- fascination pour le Moyen Âge (Caspar David Friedrich) et l'exotisme (Jean Auguste Dominique Ingres)
Architecture
Néoclassicisme Premier Empire. Il puise son inspiration dans l'Antiquité. Exemple extrême, la Madeleine de Paris (1806-1840), copie conforme d'un temple grec.
Néobaroque Second Empire. L'exubérence du baroque remis au goût du jour : Opéra de Paris (1875, photo).
Néogothique Il y a un regain d'interêt pour le Moyen Âge en général et le gothique en particulier. On construit des églises imitant le gothique [cathédrale Saint-Patrick à New York (1858-1888)]. De plus, Eugène Emmanuel Viollet-le-duc (1814-1879) restaure des constructions médiévales (Vézelay, Carcassonne, etc.)
À la fin du siècle, on combine des constructions classiques en pierre à des structures modernes en métal [Galerie Victor-Emmanuel II (Milan) (1864-1864) (1889)].
Musique
La musique romantique est fougueuse et tumultueuse. Elle met l'accent sur les émotions et les tourments de l'âme. La palette sonore est riche, le contraste dynamique étendue et la technique souvent virtuose. Des compositeurs font entrer la musique populaire dans la musique «savante». Par exemple Dvorák compose des Danses slaves. Quant à Wagner, ce sont les mythes et traditions germaniques qu'il fait entrer dans sa Tétralogie (L'Anneau du Nibelung, 1848-1876). De plus, il cherche à produire un art total dans laquelle musique, chant, poésie, théâtre, danse et architecture seraient mêlés. Fin XIXe, l'orgue oublié pendant près de deux siècles revient sous une forme renouvellée (Cavaillé-Coll) avec des compositeurs comme Camille Saint-Saëns (1835-1921) ou César Franck.
Formes prévilégiées :
- La symphonie atteint la maturité. Elle est la forme maîtresse.
- Le concerto autre forme maîtresse, il permet au soliste d'exprimer sa virtuosité [Concerto pour piano et orchestre (1841-1845), de Robert Schumann]
- Le lied est un poème chanté accompagné le plus souvent au piano (Schubert)
- Le ballet a les faveurs du public [Coppelia (1870-), de Léo Delibes]
- L'opéra combine l'émotion des voix avec le lyrisme de l'orchestre (Verdi) ; Offenbach préfère l'opéra bouffe
- La musique de compositeurs comme Debussy est souvent qualifié d'impressionniste parce qu'on y retrouve la même athmosphère que chez les peintres du même nom.
- Écoutez Pavane pour une infante défunte (1899-), de Maurice Ravel
Peinture
Romantisme de 1770 à 1870. Officier des chasseurs à cheval (1812-), de Théodore Géricault
Académisme Second Empire. C'est l'art officiel, issu de l'Académie de peinture. Prend pour modèle l'antiquité gréco-romaine et vise à la simplicité, grandeur, harmonie et pureté. Caractéristiques : étude de l'anatomie, travail en atelier (par opposition au plein air), primauté du dessin. Reçoit le sobriquet d'art pompier.
Réalisme C'est une remise en cause de l'art idéalisé représentant des héros. En écho aux tensions politiques et sociales, ces artistes veulent représenter le peuple ordinaire de façon réaliste (Enterrement à Ornans (1849-1850), de Gustave Courbet). Le Radeau de la Méduse (1818-1819) de Géricault peut être considéré comme le premier tableau «réaliste». Représentants : Corot, Gustave Courbet (1819-1877) et Millet.
Impressionnisme Seconde moitié du XIXe siècle. Contrairement à l'Académie, les impressionnistes s'interessent à la lumière et ses effets et ils peignent en extérieur. Ils aiment saisir les moments fugitifs et les scènes de la vie de tous les jours. Il ne s'agit pas d'un mouvement uni : chacun des impressionnistes préfère suivre son propre chemin. Le tableau Impression, soleil levant (1873-), de Claude Monet a donné son nom au mouvement L'impressionnisme ne s'est pas étendu à d'autres pays. Cependant Joseph Turner (1775-1851) peint Fighting Temeraire (photo) dans un style proche.
À la fin du XIXe apparaissent d'autres groupes plus ou moins nombreux :
- l'école de Pont-Aven (Paul Gauguin, Vincent Van Gogh),
- le pointillisme qui consiste à peindre par petites touches séparées de peinture de couleurs primaires (Seurat),
- les Nabis (Paul Sérusier),
- des «naïfs» (Henri Rousseau, dit «le douanier Rousseau»),
- etc.
Littérature
Âge d'or : 1820-1850. Elle explore l'homme, ses sentiments et ses tourments (B.Constant, Adolphe en 1816 ou La Martine, Méditations poétiques en 1820). La redécouverte du passé suscite une littérature d'histoire romancée (Walter Scott, Ivanhoé, roman médiéval en 1819 ou E. Rostand, Cyrano de Bergerac, roman de cap et d'épée en 1897). Mais les tensions sociales amènent une littérature plus engagée (Zola, La bête humaine, sur le quotidien des cheminots en 1890).